Ce jour de fête est un grand jour ! C’est le jour de la grande Fête de l’Islam. Il doit offrir à chaque musulman l’occasion de méditer sur la conduite exemplaire de Seydina Ibrahim (Paix sur Lui) et celle de sa famille, en l’occurrence celui qui est considéré en Islam comme l’ami d’Allah, un exemple de piété et de soumission à Allah et une référence de l’Ihsaane.

Le récit est ainsi relaté dans le coran : Abraham dit :

« Seigneur, fais-moi don d’une (progéniture) d’entre les vertueux »
« Nous lui fîmes donc la bonne annonce d’un garçon (Ismaël) longanime« .
« Puis quand celui-ci fut en âge de l’accompagner, (Ibrahim) dit : « Ô! Mon fils, je me vois en songe entrain de t’immoler. Vois donc ce que tu en penses ». Ismaël dit : « Ô ! Mon père, fais ce qui t’est commandé : tu me trouveras, s’il plait à Allah, du nombre des endurants« .
« Puis quand tous deux se furent soumis (à l’ordre d’ Allah) et qu’ il l’eut jeté sur le front« ,
« Voila que nous l’appelâmes : « Ibrahim ! «  »
« Tu as confirmé la vision. C’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants« .
« C’était là certes l’épreuve manifeste« .
« Et nous le rançonnâmes d’une immolation généreuse. Et nous perpétuâmes son renom dans la prospérité« .

A travers ce récit, on découvre une illustration du modèle de société, de conduite, de soumission et de dignité que l’Islam cherche à instaurer. Le Seigneur ayant élevé Ibrahim (PL) à la dignité de l’Ami d’ Allah, voulut éprouver sa foi et sa piété : Il lui ordonna d’immoler son fils unique à l’ époque : Ismaël (PL).

L’épreuve concernait Ibrahim (PL) certes mais sa réalisation était tributaire du consentement de son épouse et de celui de son fils unique à l’ époque, destiné à être sacrifié. Allah s’adresse ainsi au détenteur de l’autorité dans la famille pour éprouver son obéissance au Seigneur et dans le même temps éprouve l’obéissance de la femme à son mari et celle de l’enfant envers ses parents. Malgré leur différence d’âge, de statut, de sexe et d’intérêt dans l’épreuve, ils se soumirent tous, sur un pied d’égalité à la volonté de Dieu : le père exprima sa détermination à accomplir le sacrifice, l’épouse et mère le soutint et l’enfant se montra endurant. Tous dans la complémentarité, acceptèrent le principe du sacrifice de leur vie, de leur chair, de leur sang et de leur amour pour plaire à Allah et répondre à Son appel. Alors les anges, dans un élan pathétique extraordinaire, s’agitèrent et intercédèrent en leur faveur. Et Allah leur accorda une immolation généreuse, un bélier que l’Archange Gabriel (Paix sur Lui) fit descendre des Cieux en rançon à l’âme d’Ismaël (PL).

C’est ainsi que cet exemple de soumission fut érigé en modèle pour toute l’humanité croyante et le jour de la commémoration de ce sacrifice considéré comme le jour de la grande Fête (Aïd al kabir), une fête célébrée dans les cieux et sur la terre. Un double symbole est attaché à la commémoration du Sacrifice d’ Ibrahim (PL) :

    • d’une part, il exprime l’engagement et la détermination du musulman à sacrifier son être et ses passions pour la cause d’Allah,
  • et d’autre part, il illustre son engagement et sa détermination à sacrifier ses biens et richesses pour donner corps à l’idéal de solidarité entre musulmans notamment en donnant la nourriture aux nécessiteux.

Le Prophète (PSL) selon un hadith rapporté par Boukhari « a fêté le Sacrifice en immolant le premier, il a dit : Bismillah, Allahou akbar ! Celui-ci est pour Mouhammed et sa famille ; en immolant le second, il a dit : Bismillah, Allahou akbar ! Celui-la est pour quiconque reconnaît que j’ai transmis le message d’ Allah et qui retrouve son Seigneur sans rien lui associer ». Il nous appartient par conséquent d’oeuvrer pour faire partie de cette seconde catégorie et bénéficier des avantages de ce sacrifice exaucé qu’aucun autre sacrifice ne saurait égaler en baraka.

C’est donc la dimension symbolique de cette fête qui importe, la piété qui sous-tend notre action et non le mouton et les plaisirs liés à sa consommation. Il s’agit d’une fête dont le Seigneur rappelle qu’à l’occasion « ni leurs chairs ni leurs sang n’atteindront Allah, mais ce qui l’atteint de votre part, c’est la piété« . Et le Seigneur d’ajouter : « Paix sur Abraham. Ainsi récompensons-Nous les bienfaisants car il était de Nos serviteurs croyants« . « La miséricorde de Dieu et ses bénédictions soient sur vous, honorable famille« .
Le sacrifice de nos passions et de nos richesses, consenti pour la cause d’Allah et fondé sur la piété, constitue ainsi la clé de la récompense d’ Allah en ce qu’il rend le croyant digne de sa Miséricorde et de Ses bénédictions.


Que la paix, la miséricorde et la bénédiction d’Allah soient sur vous ! DEWENETI !

Extraits traduits des enseignements en arabe et en wolof, sur l’islam et la tariqa tidjaniya, du guide spirituel Serigne El Hadj Madior CISSE, responsable de la dahira Moutahabina Fillahi et disciple de Khalifa Ababacar SY (RTA).