La Grande mosquée IHSAANE

La Mosquée Ihsaane dédiée à Khalifa Ababacar SY – Raisons et conditions de réalisation

La Mosquée Ihsaane dédiée à Khalifa Ababacar SY – Raisons et conditions de réalisation

La Mosquée Ihsaane dédiée à Khalifa Ababacar SY – Raisons et conditions de réalisation

C’est à l’occasion de la commémoration du Maouloud de juin 1999 que. Serigne El Hadj Madior CISSE, a révélé aux Sénégalais les raisons et les conditions de réalisation de la Mosquée Ihsaane en cours d’édification sur l’Ile de Saint-Louis (Rues Maître Babacar SEYE X Chassagniol X Blaise DUMONT) au coeur du quartier Sud autrefois baptisée Keur Thiane (quartier chrétien).

Une mosquée dont la construction n’est pas précédée de quête ou de demande de soutien est peu habituelle dans notre pays. Ce qui suscite beaucoup d’interrogations de la part des populations. C’est la raison pour laquelle le chef religieux a saisi cette opportunité pour apporter un éclairage sur la question.

INTÉGRITÉ ET TRANSPARENCE

Selon Serigne El Hadj Madior CISSE, la communauté qu’il dirige fonctionne au quotidien selon les principes posés par le grand maître Seydi Hadj Malick SY et son illustre fils Khalifa Ababacar SY (qu’Allah les agrée). Citant Seydi Hadj Malick, il a souligné que : « la caractéristique de notre communauté est qu’elle fonctionne selon le principe en vertu duquel une personne travaille et sacrifie pour le bien de cent personnes et non selon le principe en vertu duquel cent personnes travaillent et sacrifient pour le bien d’une seule personne sans jamais y parvenir avec succès ».

Ce principe a été rappelé par le Regretté Khalifa Ababacar SY en 1955 lors de la fondation du Gamou Traditionnel de Saint-Louis qui lui est dédié. Lorsque Serigne El Hadj Madior CISSE lui avait demandé l’autorisation de lui édifier un gamou digne de sa stature à Saint-Louis, il avait répondu : « Mon agrément est soumis à la condition que vous le réalisiez avec les moyens de votre dahira sans rien solliciter de personne et que vous vous engagiez à partager les repas avec tout le monde sans discrimination entre ceux qui vous ont soutenus et ceux qui ne vous ont pas soutenus. Si en revanche, une personne consent à vous soutenir de sa propre initiative, acceptez sa participation ».
Cette exigence de Khalifa Ababacar qui est jusqu’à ce jour le principe de fonctionnement de la dahira créée le 23 octobre 1953 et du Gamou-Mission s’inscrit en droite ligne dans la philosophie de l’action de Seydi Hadj Malick SY qui a toujours proscrit les quêtes et autres demandes de soutien matériel et financier dans l’accomplissement de la mission islamique. Le Grand Maître avait notamment enseigné : les gens ne donnent pas leurs biens (aux marabouts) par générosité ou par charité ni pour raffermir les liens de parenté ; au contraire ils les donnent à crédit. Quiconque n’est pas en mesure de l’honorer, sa dette sera immédiatement exigible ». Sera en faillite celui qui parmi les marabouts égale les individus ordinaires dans la contemplation sans limite des charmes féminins, dans l’atteinte sans limite à l’honneur des gens et dans le fait de se lever toujours tard. Que le marabout (domou sokhna) s’efforce d’apprendre l’Islam et d’appliquer scrupuleusement ses préceptes ! C’est seulement à cette condition qu’il parviendra à honorer sa dette ».

Serigne El Hadj Madior CISSE avait déjà donné le ton depuis plusieurs décennies. En effet, il avait acquis en location-vente en juin 1964 l’immeuble qui constitue jusqu’à ce jour sa résidence. Cet immeuble sis à la rue Maître Babacar SEYE (ex rue Neuville), quartier sud, Ile de Saint-Louis est devenu sa pleine propriété en juin 1976. Le 9 juin 1967, il décida d’affecter une partie de sa résidence à la communauté musulmane en y édifiant une mosquée (pour hommes et femmes). A l’inauguration, il avait exprimé son voeu intime de voir ladite mosquée détachée de sa résidence et édifiée sur le quartier Sud de l’Ile.

Dans le même esprit, il affecta pour répondre aux exigences imposées par le fonctionnement de la communauté tidjane qu’il dirige et qui regroupe plusieurs dahiras répartis à travers le pays, d’autres parties substantielles de sa résidence en l’occurrence : une salle moyenne servant de lieu pour les réunions quotidiennes et hebdomadaires des diverses instances de sa communauté et une grande salle servant, selon les circonstances de lieu de réunion, de conférence et de réception à l’occasion des manifestations organisées par la communauté.

Il est à rappeler que cette résidence a également accueilli et hébergé d’illustres hôtes du Sénégal notamment l’Imam de la Mosquée de Médine, Cheikh Abdoul Aziz Ben Saleh et l’Imam iranien Cheikh Mouhadjirani en 1975. Une année auparavant, une réception y était offerte en l’honneur du très célèbre lecteur du Coran, le regretté Cheikh Mahmoud Houssari à l’occasion de sa visite officielle au Sénégal.

En relation avec ses projets de bienfaisance et eu égard à la confiance qu’il inspire, des biens immobiliers lui ont été offerts. Ainsi, dans la perspective de l’édification de la Grande Mosquée, Serigne El Hadj Madior CISSSE a acquis en 1969 avec le soutien financier intégral de El Hadj Amadou Karim GAYE, ancien Secrétaire Général de l’Organisation de la Conférence Islamique mais aussi membre actif de la dahira, un immeuble urbain bâti d’une superficie de 234 mètres carrés. Cet immeuble, qui fut autrefois un hôtel, a servi, avant le démarrage des travaux de la mosquée le 14 janvier 1999, de résidence pour l’Imam, d’entrepôt pour le matériel et d’auberge pour les hôtes à l’occasion des réunions et manifestations islamiques et ce, trente ans durant.

La réalisation du projet d’édification de la Mosquée a été retardée par l’extrême difficulté rencontrée quant à l’acquisition du terrain nu attenant à l’immeuble objet du titre foncier n°867 et qui constitue son complément indispensable. Face à cette difficulté, le Président de la République, a été saisi. Convaincu de la pertinence du projet et de l’ampleur de la difficulté, le Chef de l’Etat a pris une mesure d’une importance capitale en mettant à la disposition de Serigne El Hadj Madior CISSE : le terrain nu en question d’une superficie de 137 mètres carrés (rues Chassagniol X Blaise DUMONT) après son acquisition par échange à l’amiable avec son propriétaire d’une partie du TF 18/SL (mai 1993) et un immeuble urbain bâti d’une superficie de 495 mètres carrés (SMB) sis rues Maître Babacar SEYE X Chassagniol dépendant du titre foncier 18/SL (octobre 1992). Le Chef religieux et la Dahira ont initié, à leurs frais, la réfection de ce bâtiment dans l’espoir que la fin des travaux coïncidera avec celle de la mosquée. Déjà, ce bâtiment, complément indispensable à la Grande Mosquée Ihsaane, a commencé à jouer le rôle initialement dévolu à l’ancien immeuble sur lequel est édifiée une partie de la Grande Mosquée (résidence de l’Imam, entrepôt, auberge).

FIDÉLITÉ ET RECONNAISSANCE

Les rapports particuliers qui lient le guide au Président de la République de l’époque ont justifié le soutien exceptionnel que ce dernier a tenu à lui apporter dans la réalisation de la Grande Mosquée Ihsaane dédiée à Khalifa Ababacar SY (qu’Allah l’agrée). Cette oeuvre est réalisée à titre gratuit à la demande du Chef de l’Etat par la Compagnie Sahélienne d’Entreprise (CSE). Son Président Directeur Général El Hadj Alioune SOW, qui a édifié beaucoup de mosquées à travers le pays s’est porté volontaire en soutien au Président de la République dans sa détermination à voir ce noble dessein se concrétiser.

Selon Serigne El Hadj Madior CISSE, tous ces bienfaiteurs lui ont permis par la grâce de Dieu de réaliser sur l’Ile de Saint-Louis une Grande Mosquée (Djoumâ) digne de la stature de son parrain : le Vénéré Khalifa Ababacar SY. Il a ainsi annoncé solennellement qu’avec l’ouverture de la Grande Mosquée, le Gamou Traditionnel de Khalifa Ababacar SY autrefois organisé à la Place Amath Ndiaye HANN y sera célébré à l’occasion du Maouloud à présent que « nous disposons d’un lieu digne de l’illustre parrain ».

L’architecture de la Mosquée conçue par Pierre Goudiaby ATEPA est un joyau avec ses majestueux minarets hauts de 30 mètres qui surplombent toute la ville de Saint-Louis. La maquette a été conçue sur la base d’un modèle qui avait attiré l’attention de Serigne El Hadj Madior CISSE à l’occasion de sa visite au Koweït. La particularité de cette mosquée à deux niveaux est qu’elle réserve l’étage aux femmes et le rez-de-chaussée aux hommes.

A ses talibés et à ceux qui tiennent à contribuer pour l’amour de Dieu, sans avoir été sollicités, à l’édification de la mosquée Ihsaane, le Chef a rappelé que leurs contributions serviront à équiper ce haut lieu de culte de moquettes et tapis de prières, de lustres, de pendules, de matériel de sonorisation, d’un groupe électrogène et d’un observatoire lunaire.

Conscient du caractère sacré de la reconnaissance en Islam, Serigne El Hadj Madior CISSE a exprimé sa gratitude à tous ceux qui lui ont permis, pour l’amour de Dieu, d’édifier une de « ces maisons qu’Allah a permis que l’on élève, et où Son Nom est invoqué ; Le glorifient matin et après-midi des hommes que ni le négoce ni le troc ne distraient de l’invocation d’Allah, de l’accomplissement de la Salaat et de l’acquittement de la zakat, et qui redoutent un Jour où les coeurs seront bouleversés ainsi que les regards. Afin qu’Allah les récompense de la meilleure façon pour ce qu’ils ont fait (de bien). Et il leur ajoutera de Sa grâce. Allah attribue à qui il veut sans compter » (Sourate An-Nour, versets 36 à 38).

Serigne El Hadj Madior CISSE a invoqué « Celui qui attribue à qui il veut sans compter » afin qu’Il accorde la récompense promise aux bâtisseurs de mosquées (l’édification d’une demeure au Paradis selon le hadith du Prophète (PSL)) à El Hadj Amadou Karim GAYE et à El Hadj Alioune SOW en raison des services éminents qu’ils ont rendus à sa communauté et a également formulé de ferventes prières pour la prospérité de la CSE, du Cabinet ATEPA et du Bureau d’Etudes Jean Gaudillat ainsi que pour la promotion de leurs collaborateurs. Il a enfin prié pour la paix et la prospérité au Sénégal et pour tous les guides religieux du pays.