I – Savoir reconnaître les corps purs et impurs

  1. Le sang que ce soit celui qui coule (après immolation d’une bête) ou le sang des menstrues (règles) est impur. Toutefois, il est pardonné lorsqu’il est en quantité négligeable (une à deux gouttes) ou lorsqu’il s’agit du sang des veines ou du sang des mouches car l’interdiction coranique porte sur le sang qu’on a fait couler (Sourate Al anham, verset 145).
  2. L’être vivant, ses larmes et sueur, sa bave, sa roupie, ses oeufs sont purs à l’exclusion de l’oeuf abîmé ou les susdites sécrétions qui s’en échappent après sa mort.
  3. Le lait humain, sauf celui du cadavre est pur.
  4. Les vomissures, l’urine et la matière fécale de l’être humain. En principe, les vomissures, l’urine et les selles de l’être humain sont impures. Toutefois, il est pardonné les vomissures en faible quantité. De même, on tolère l’urine d’un enfant qui n’a pas atteint l’âge de consommer des aliments; il suffit pour le purifier d’asperger un peu d’eau sur l’endroit atteint.
  5. Ce qui s’écoule de la verge après miction (Al wadyou). C’est le liquide qui s’écoule de la verge à la fin de l’urine après miction mais qui n’a pas les même propriétés que l’urine. C’est une souillure qui oblige la personne, pour se purifier, de nettoyer l’ensemble de ses organes génitaux (verge et testicules) et de faire l’ablution mineure.
  6. L’humeur prostatique (Al madhyou). C’est le liquide sécrété par les organes génitaux de l’homme et de la femme notamment en cas de pensée à l’accouplement, de caresse, de baisers. S’il atteint le corps, il doit être lavé; s’il atteint les habits, il suffit d’y jeter de l’eau (rich). Après cette sécretion, on se purifie en accomplissant l’ablution mineure.
  7. Le sperme (Al maniyyou). Certains auteurs ont considéré que le sperme était impur mais la position la plus autorisée considère que le sperme est pur mais qu’il est recommandé de le laver s’il est liquide et de le gratter (farkouhou) s’il s’est asséché. Selon la sounna, il est traité comme la salive et le moukhâte (roupie).
  8. L’humidité vaginale est considérée comme impure.
  9. La bête trouvée morte (Mèdd). En principe, toute bête trouvée morte (c’est-à-dire qui n’a pas été rituellement abattue ou dont la consommation a été rendue illicite conformément aux prescriptions islamiques) est considérée comme impure de même que toute partie de son corps qui en serait coupée alors qu’elle était vivante.Sont exclus de la règle et sont par conséquent purs :
    • Tout animal aquatique (poissons et fruits de mer) encore qu’il vive longtemps sur la terre ferme ;
    • Le cadavre de l’animal terrestre dépourvu de sang comme les fourmis et les abeilles qui sont considérées comme pures même mortes ;
    • De la bête trouvée morte, ses os, ses cornes, les ongles, sa peau, ses poils, ses plumes et autres éléments équivalents puisque l’interdiction ne porte que sur la consommation de sa chair.
  10. La chair de porc : elle est impure et sa consommation est illicite tel qu’il ressort expressivement du Coran : « Dis : dans ce qui m’a été révélé, je ne trouve d’interdit, à aucun mangeur d’en manger que la bête trouvée morte ou le sang qu’on a fait couler ou la chair de porc, car c’est une souillure » (Sourate Al-Anham, verset 145).
  11. L’urine et les déjections de l’animal dont la consommation est illicite : l’urine et les déjections de l’animal (le fumier) dont la consommation est prohibée (comme celles de l’âne, du mulet ou du cheval) ont été considérées comme impures par certains auteurs cependant que d’autres les considèrent comme pures. Toutefois sont considérés comme purs la bile, la pituite, le fiel des animaux rituellement consommables, le musc et sa vésicule, les semences même arrosées de substances impures ;
  12. L’animal qui se nourrit d’excréments. Tout animal qui se nourrit de choses immondes (chameaux, bovins caprins, canards etc.) jusqu’à changer d’odeur est impure ; la consommation de sa chair et de son lait est illicite de même que son utilisation comme monture. Il devient pur et licite s’il est éloigné des impuretés un certain temps jusqu’à redevenir normal.
  13. Le chien est impur. Selon un hadith rapporté par Mouslim, Ahmad et Bayhaqi, il est obligatoire de laver tout récipient dans lequel un chien a lappé (walagha). Ce récipient devra être lavé sept fois avec de l’eau et la première fois avec du sable. Au cas où il aurait fouiné dans un récipient contenant un aliment solide, il est jeté ce qui a été touché et les parties alentours et le reste conserve sa pureté d’origine. Les poils des chiens ne sont pas considérés comme purs.
  14. Les corps inanimés. Est pure toute substance privée de vie et qui ne se détache pas d’un corps vivant sauf le liquide enivrant ou vin.
    Dans le Coran, il est révélé : « Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu’une souillure, oeuvre du Diable » (Sourate Al-Ma’idah,verset 90). La majorité des oulémas estiment que le vin est une souillure. Cependant, certains auteurs considèrent que le Coran renvoie à la souillure morale au même titre que les jeux de hasard ou l’idolâtrie. Si toute souillure est illicite, l’inverse n’est pas forcément une souillure. A titre d’exemple, il est interdit aux hommes de porter de la soie ou des parures en or et pourtant ces objets sont purs. La cendre des substances immondes (sobé) brûlées et leur fumée sont impures.

II – Savoir enlever les impuretés

  1. Enlever les impuretés du corps et des vêtements. Au cas où le corps de la personne ou son vêtement seraient atteints par un corps impur, il est obligatoire de les laver avec de l’eau jusqu’à disparition de l’impureté si elle est visible comme le sang par exemple. Mais si quelque effet persiste après le nettoyage, on n’en tient pas rigueur. S’il s’agit d’un corps invisible à l’oeil nu comme l’urine, il suffit de le laver même une seule fois. Si la personne ignore l’endroit exact de l’habit atteint par l’impureté, il lave l’habit intégralement. Il va de soi que l’on peut utiliser les produits de lavage et de nettoyage comme les détergents mais à condition de rincer avec de l’eau claire.Si l’impureté atteint le bas (la lisière) de l’habit de la femme (ou de l’homme), on considère qu’il esst naturellement purifié par le contact avec soi.
  2. Enlever les impuretés du sol. Au cas où l’impureté aurait atteint le sol, il est versé de l’eau sur le sol en guise de purification. De même, le sol redevient pur s’il s’assèche ainsi que tout ce qui lui est lié en permanence comme les arbres et les constructions à condition que le corps impur soit un liquide. S’il est solide, le sol ne redevient pur que si l’impureté disparaît ou se transforme.
  3. Enlever les impuretés d’un corps gras. Si des impuretés atteignent un corps gras solide (beurre par exemple), on l’enlève ainsi que ce qui se trouve aux alentours et le reste est considéré comme pur.
    Si le corps gras est en état liquide (huile de graisse par exemple), certains auteurs considèrent que tout devient impur tandis que d’autres (Ibn Abbas, Ibn Massoud, Boukhari) considèrent avec raison que le liquide ne devient impur, à l’instar de l’eau, que s’il est transformé par le corps impur ; autrement, il reste pur.
  4. Enlever les impuretés des peaux de bêtes trouvées mortes. Les peaux de bêtes trouvées mortes sont purifiées par le tannage.
  5. Enlever les impuretés des miroirs et objets assimilés. Par simple nettoyage (à l’aide par exemple d’un chiffon ou avec du papier), les objets suivants redeviennent purs après qu’ils auraient été atteints par des impuretés : le miroir, le couteau, le sabre l’épée, les ongles et les os, le verre et les récipients.
  6. Enlever les impuretés des chaussures. Lorsque des impuretés atteignent la partie inférieure des chaussures ou pantoufles, celles-ci sont purifiées par frottement à même le sol.

Extraits traduits des enseignements en arabe et en wolof, sur l’islam et la tariqa tidjaniya, du guide spirituel Serigne El Hadj Madior CISSE, responsable de la dahira Moutahabina Fillahi et disciple de Khalifa Ababacar SY (RTA).