« Ô Humanité ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés à partir d’un seul être » (Sourate An-Nisa, verset 1) et soyez bienfaisants comme Il vous l’a prescrit, Lui qui a dit : « Certes, Allah est avec ceux qui L’ont craint avec piété et ceux qui sont bienfaisants » (Sourate An-Nahl, verset 128). Tel est le commandement d’Allah à l’adresse de toute l’Humanité. La piété doit par conséquent être la règle de conduite de celui qui croit en ce message de vérité dans ses relations à son Créateur (1), sa propre personne (2) et à la société (3).

La relation du pieux à Allah

Etre pieux dans sa relation à Allah, le Créateur Suprême, c’est respecter le pacte qui vous unit, l’allégeance qui vous lie à Lui en raison de votre soumission (islam) : « Et rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous ainsi que l’alliance qu’Il a conclue avec vous, quand vous avez dit ; « Nous avons entenu et nous avons obéi » Et craignez Allah. Car Allah connaît parfaitement le tréfonds des coeurs » (Sourate Al Ma’Idah, La Table servie, verset 7). C’est en vertu de cette allégance que le croyant exprime sa foi en la véracité du message coranique, se souvient des bienfaits et grâces liés à son appartenance à l’Islam et s’engage à respecter les prescriptions et les proscriptions ou interdits de son Seigneur. Par voie de conséquence, le croyant et pieux est une personne qui craint Allah et exprime cette crainte en se conformant à ce qu’Allah a prescrit et en s’abstenant de faire ce qu’Il a interdit en vue d’être digne de Sa Miséricorde : « Et voici le Livre (le Coran) béni que Nous avons fait descendre. Suivez-le soyez pieux, afin de recevoir la Miséricorde » (Sourate Al-an’am, Les bestiaux, verset 155). Cette piété profondément vécue permet au croyant d’accéder à l’ihsaane ou bienfaisance c’est-à-dire à un stade tel où il servira Allah dans la crainte comme s’il Le voyait car Lui le voit s’il ne Le voit pas. La piété envers le Seigneur dictera une certaine conduite au croyant dans sa relation à lui-même et à la société.

La relation du pieux à lui-même

Trois qualités caractérisent la personne pieuse dans ses relations envers sa propre personne. D’abord, l’individu pieux est forcément un être véridique envers lui-même et les autres qui partagent cette vertu. Autrement dit, il pratique la vérité et s’allie avec les véridiques : « Tandis que celui qui vient avec la vérité et celui qui la confirme, ceux-là sont les pieux » (Sourate Az-Zumar, Les groupes, verset 33). Ensuite, la piété emporte la bonté. Autrement dit, le pieux est un être bon et ne saurait avoir un comportement de pervers ni être compté parmi les mauvaises gens : « Traiterons-Nous ceux qui croient et accomplissent les bonnes oeuvres comme ceux qui commettent du désordre sur terre ? ou traiterons-Nous les pieux comme les pervers ? » (Sourate Sad, verset 28). Enfin le pieux est une personne équilibrée qui ne se limite pas exclusivement à travailler pour ici-bas mais qui oeuvre en prévision de l’Au-delà en accomplissant de bonnes actions : « Et craignez le jour où vous serez ramenés vers Allah. Alors chaque âme sera rétribuée de ce qu’elle aura acquis » (Sourate Al-Baqarah, La vache, verset 281).

La relation du pieux à la société

En société, le pieux est un modèle de droiture qui oeuvre pour la paix, la justice, et l’équité. C’est en effet un homme de bien qui évite à tout prix de susciter la fitna (calamité) dans la société ou entre les individus car il est convaincu d’une part que le mal ne se répare pas par le mal et d’autre part que souvent les conséquences de la fitna ne touchent pas seulement les auteurs de l’injustice mais déborde pour englober des victimes innocentes. Il se conforme à cette injonction du Coran : « Et craignez une fitna (calamité) qui n’affligera pas exclusivement les injustes d’entre-vous. Et sachez qu’Allah est dur en punition » (Sourate Al-Anfal, Le butin, verset 25). Le pieux est également un être juste qui ne témoigne que pour la vérité même à son détriment car il est conscient que le Seigneur qui sait tout et à qui il devra rendre compte connaît la vérité et mérite d’être craint plus que Ses créatures : « Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Pratiquez l’équité : cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites » (Sourate Al-Maidah, verset 8). C’est ainsi qu’il ne causera aucun tort ou préjudice à autrui et se gardera en cas de représailles de porter atteinte aux droits d’autrui : « Quiconque transgresse contre vous, transgressez contre lui, à transgression égale. Et craignez Allah. Et sachez qu’Allah est avec les pieux » (Sourate Al-Baqarah, verset 194). L’action du pieux en vue de la paix et de la justice se manifeste en outre dans son souci de réaliser la concorde dans la famille, cellule de base de la société et ce, en raffemissant les liens de parenté. Toute personne qui veut se montrer digne de la miséricorde divine doit oeuvrer pour le raffermissement des liens de parenté car la parenté (Rahim) provient éthymologiquement du nom divin « Rahmân » : « Craignez Allah au nom duquel vous implorez les uns les autres et craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe parfaitement » (Sourate An-Nisa, Les femmes, verset 1). Enfin, le pieux ne saurait pratiquer l’usure en raison de l’injustice et de l’exploitation de la faiblesse d’autrui qui lui sont attachées et qui sont incompatible avec la justice et l’équité : « Ô les croyants ! Craignez Allah et renoncez au reliquat de l’intérêt usuraire, si vous êtes croyants » (Sourate Al-Baqarah, verset 278).

Tout le monde devrait avoir à juste raison la piété comme seul idéal car les répercussions de la piété comme mode de vie sont bénéfiques à tous points de vue. C’est la raison pour laquelle l’Islam a fait de la piété une source de garantie pour le croyant.

Extraits traduits des enseignements en arabe et en wolof, sur l’islam et la tariqa tidjaniya, du guide spirituel Serigne El Hadj Madior CISSE, responsable de la dahira Moutahabina Fillahi et disciple de Khalifa Ababacar SY (RTA).